1 mars 2010

Critique d'album : TDCC - Tourist History



Two Door Cinema Club - Tourist History
(sortie 01.03.2010 - Kitsuné)



   Je sais qu'il y déjà des reviews sur TeaZine, Take a Drag Or Two et Unknown Mag notamment, mais au bout d'une semaine d'écoute prolongée de cet album, je crois pouvoir bien le cerner, et bien que ce ne soit pas l'album du siècle, je pense qu'il peut tout à fait faire l'affaire pour tous nos copains-copines qui écoutent la radio énergie, mais pas que (quand on les force un peu).
   Difficile de ne pas penser à Bombay Bicycle Club ou Good Books (rip) quand on entend les sons aigus des guitares qui s'enchaînent assez rapidement. La production de l'album est cependant plutôt ratée, si l'on compare les morceaux présents sur l'ep Four Words To Stand On. On a l'impression que des bouibouis (oui oui c'est vraiment ça) ont été rajoutés sur chaque début de morceau pour essayer d'obtenir un album plus long. 10 chansons pour 30 minutes seulement en définitive; ça ne servait pas à grand chose, on aurait pu s'en passer pour attaquer directement le dancefloor. En proneuse phare des démos que je suis, je trouve donc que c'est un peu dénaturer TDCC que d'avoir rajouté toute cette production mais en innocentes que sont vos oreilles, elles ne sentiront probablement pas la différence et feront quand même passer le message à vos jambes, et (plus important) à vos bras (parce que j'aime quand vous faîtes "aaaah").
   L'ambiance de cet album, c'est un peu j'ai 12 ans et toute l'insouciance qui va avec (ça pourrait être bien, mais pas tellement au final). J'ai d'ailleurs un peu de mal à concevoir que cela puisse parler à UN adolescent de 18 ans lambda, à moins qu'il ne se soit nourri que d'indie anglais depuis plus de 5 ans. Pourtant les paroles sont ainsi très proches de ce que l'on pouvait trouver sur le premier album des Good Shoes : des préoccupations d'ados (now you're on your own, won't you come back home #piste2  - do you want it all #piste3 ...); sauf qu'ils ont peut-être la rime un peu moins facile. Il y a beaucoup de répétitions d'ailleurs, cela n'insuffle pas beaucoup de rythme, peut-être était-ce juste ce qu'il manquait pour faire décoller cet album plus haut.
   Malgré tout TDCC a un charme indéniable -  entendre "about" prononcé à l'irlandaise n'est-il pas charmant? ( "A-boat")
   Charmant parce que ça change un peu, et cela rend bien compte que ce groupe n'est pas aussi formaté que l'on pourrait le croire (un de plus sur le NME, pour faire danser les kids dans les clubs).
   Globalement les refrains sont plutôt catchy et légers et les fins de chansons un peu plus enlevées que les débuts (tant mieux). Mention spéciale à I can talk qui a tendance à s'incruster dans la tête plus que les autres. On remarque aussi que ce n'est pas la boite à rythme qui fait tout le travail (ils n'ont pas de batteur membre) et ça soulage!
   Enfin la surprise de cet album c'est le morceau What You Know qui en deux phrases seulement au détour d'un escalator de métro m'a fait un choc : "i can tell just what you want, you don't want to be alone". Pas la révélation du siècle, non, on le savait déjà, mais c'est cette formulation qui m'a frappée comme si cela faisait un bien fou que quelqu'un mette le doigt dessus. A partir de là on enchaîne sur le meilleur titre de l'abum ( à mon humble avis) : Eat That Up, It's Good For You. Une énième pub pour les fruits et légumes? Mais non. On retiendra "you would look a little better dont you know if you just wore a little less make up" pour les paroles, au niveau de la mélodie rien de nouveau par rapport aux autres chansons, sauf la toute fin! Une explosion de guitares éphémère - intemporelle - comme on aurait aimé en avoir plus, mais alors ça ne serait pas aussi plaisant, j'en suis bien consciente. On redescend tout doucement avec la voix du chanteur et plus rien d'autre ne compte, on a une envie irrésistible d'appuyer sur "rewind", et tant pis pour You're Not Stubborn (et ses coeurs robotisés débiles sur "you're still travelling" d'ailleurs).
   Je viens de réaliser que TDCC ont peut-être tout compris au final : ne jamais laisser l'auditeur tout à fait satisfait ne le fait-il pas revenir constamment dans l'espoir d'obtenir ce qu'il veut? Parce que oui, c'est ça, je suis laissée sur ma fin, ou peut-être que j'en attendais trop.
   Rendez-vous pour leur nouvel album (la tournée avec Phoenix c'est presque complet!), pour voir ce qu'ils produiront une fois que toute cette hype sera passée dans leurs têtes leur laissant tout le loisir de se remettre en question.
Par LittleSyd.

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