28 nov. 2010

Encore un bel Impakt…

12e Edition - 5 au 9 Octobre 2010


Et oui comme chaque année la rentrée en Basse Normandie se fait du côté de Caen avec le fameux festival : Nordik Impakt.
Cette année, point de froid (d’habitude le festival se tient début novembre) mais plutôt un grand soleil pour le week end de clôture … hum, on va peut-être y aller en tee-shirt du coup ? Bon, on reste quand même en Normandie et en soirée donc pour ce Nordik Incity (le vendredi soir), mieux vaut prévoir le coup pour ne pas être malade demain avec la grosse soirée de clôture. Du coup cette année, je débarque la veille - on m’a parlé d’un festival off dans la ville en before - et d’une soirée Tsugi au Cargo (la salle des musiques actuelles de Caen), il ne m’en fallait pas plus pour me faire venir une soirée plus tôt.


Au programme de cette soirée : Adam Kesher, Goose, Nasser, Mustard Pimp et Mr Maqs.
On arrive donc au Cargo, Adam Kesher est déjà passé (dommage !) mais en plus Goose joue déjà depuis quelques minutes apparemment. La programmation avait annoncé un nouveau projet pour le quatuor Belge et pas mal de changements avec leur nouvel album Synrise. Et bien, après deux trois titres, force est de constater que c’est toujours la même chose : des synthés bien énervés ajoutés à quelques riffs d’une pop pas bien folichonne… Bref, ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais accrocher à ce style. 
Dans la petite salle à côté, c’est Mr Maqs qui mixe, pas mal, tous les styles sont confondus, ça donne envie de danser, c’est frais. On repasse de l’autre côté de la salle, le trio électro-rock Marseillais Nasser va débuter. La critique spécialisée a annoncé qu’ils pourraient bien être les nouveau Lcd Soundsystem… Le journaliste en question ne s’est peut-être pas trompé : une musique bien énervée, une petite caisse, une guitare, un dj et c’est parti pour une heure et quart de plaisir, une bonne découverte en somme. On retourne à la scène club, Mr Maqs continue à nous délivrer de bonnes petites notes musicales c’est toujours aussi frais mais il se fait tard, demain la grand messe va avoir lieu alors gardons des forces et allons nous coucher…


Passons aux choses sérieuses, place à la soirée de clôture.
Ce soir il ne faut pas traîner : le pape de l’électro et tête d’affiche principale de la soirée joue à 22h30. Vous avez peut-être déjà compris de qui il s’agit ? Je veux parler de Sir Aphex Twin : aka Richard D. James pour les moins connaisseurs. Il y a déjà pas mal de monde sur le parking du hall des expositions de Caen : ça vide des bouteilles, canettes à tout va, le tout sur divers sons électro venant des voitures. Il est déjà 23h00 je dois prendre mon pass au stand invitations mais problème il y a une longue file devant qui n’a pas l’air de bouger très vite. Une petite demi heure après, ça y est, j’ai enfin mon précieux sésame et je peux filer direct sur la grande scène pour assister au show du génie. Pas le temps de prendre un verre ni de ticket boissons, il faut se placer correctement pour apprécier au mieux le talent de ce monstre sacré de l’IDM (Intelligent Dance Music). Comme d’habitude avec sir Aphex, la dernière demi heure se barre dans tous les sens, il est vraiment difficile de reconnaître toutes ses compositions mais au moins je sais à peu près ce qu’il n’a pas joué (Come to Daddy, Boxing day, GirlBoy, Windowlicker) . Et comme tout bon set qui se respecte, il n’y a pas que la musique dans un concert, il y a aussi les visuels : un mur d’au moins 100m de long, recouvert de triangles imbriqués avec des visuels projetés par-dessus, une création d’ANTIVJ. Ce qui nous donne, au final de la composition, un film des visages du public, se transformant en tête d’Aphex Twin, tout simplement incroyable et pour moi du jamais vu !
Le set se finit évidement trop tôt, dommage de l’avoir fait jouer d’aussi bonne heure et faute à moi qui n’ai pas vu le temps passer en before de la soirée, maintenant place à la techno savoureuse d’Adam Beyer.

Avant de rentrer un peu plus dans le vif du sujet, faisons un petit tour du propriétaire : cette année le Nordik Impakt (la soirée de clôture) se déroule sur trois scènes : la grande scène (main floor); la Second Floor : comme décoration douze piquets en cercle représentant les heures d’une horloge, avec le bar entre cette représentation et la scène avec un écran 3D pour booster la prestation des DJ’s; et la Lost Floor que j’appellerai « la plage » (vous comprendrez plus tard).
Retour sur la main floor et en avant Mister Adam Beyer. Sa tek housse que je connaissais peu fait son effet : c’est puissant, minimal comme il faut, sans être rébarbatif : parfait choix de programmation du team ArtsAttack (peu de têtes d’affiche, mais des noms de qualité pour des sets d’au moins 1h30 voire 2h00 pour certains).
On file sur la second floor pour y découvrir Jack Beats, petits prodiges à ce qui parait de la basseline. Et se fut une très bonne découverte, pas d’électro putassier à la Ed-Banger, mais plutôt de la grosse basse à vous remixer les meilleures tracks du moment, et de nous donner une magnifique conclusion avec la tapageuse song « Get Down » que je recommande à tous les amateurs de ce genre.
Il est déjà 3h00 du mat, c’est désormais à une des plus grande figure du dubstep de commencer : Benga alias Beni Uthman : Grosses basses, gros son qui tabasse dans tous les sens, oui c’est bien le même que j’ai vu à Dour et deux fois à Paris mais c’est toujours aussi bon ! Pour ceux et celles qui voudraient en savoir plus sur le bonhomme je vous conseille d’aller écouter les bombes qu’il nous gratifie en ce moment.
Punaise ! 1h30 ça passe très vite quand on est en concert, désormais je ne connais plus que Don Rimini à l’affiche de ce qui reste au programme mais ce n’est pas bien grave puisque c’est le moment des découvertes. La second floor proposant de la drum’n’bass, je vais voir comment se débrouille A.MOCHI, une des références de la techno japonaise, ce n’est pas trop mon délire, une techno sans trop de saveur du moins difficile de passer à des rythmes répétitifs et «posés » quand on vient de passer une heure et demi à jumper comme un dingue sur des grosses basses bien violentes.
Du coup allons nous familiariser avec la Lost floor et son sable fin, et qui dit sable dit farniente, qui dit farniente dit transat… et ça tombe bien puisqu’il y a une rangée de transat à côté de la scène ! Incroyable encore une fois, ce Nordik Impakt est vraiment bien organisé. Du coup on se retrouve - excusez du terme- vautrés dans ces fauteuils à bouger comme des imbéciles sur un set bien explosif du sieur Don Rimini ; en tous cas, bien mieux qu’à Dour ou en Club à jouer pour des fluokids en mode électro teenager.
Les batteries sont rechargées de façon à tenir jusqu’à la fin de la soirée, nous décidons de voir si il nous reste encore de l’amour pour la scène hardcore. Cette année c’est Maissouille qui s’y colle mais voilà, les teufs c’est bien pour commencer à découvrir l’électro violent, mais c’est très répétitif et trop agressif à cette heure ; je ne tiens même pas ¼ d’heure !
Pas grave puisque Len Faki (le résident du Berghain Club à Berlin) a déjà commencé son show et c’est parti pour plus de 2h00 de techno endiablée. On dit souvent qu’il faut garder le meilleur pour la fin … c’est clair, assurément le meilleur moment du week end ainsi que la meilleure découverte : une techno minimale bien prenante et bien dansante malgré le fait que çela reste de la techno et qu’il est difficile de «danser à fond ». Qu’importe, et comme je vous le disais, le monsieur assure à mort, on voit qu’il est ravi de jouer ici avec, pour preuve, une rallonge de 20 minutes de son set et, comme clôture du festival, Dead by Housse : génial, tout simplement magnifique et à faire découvrir à tous les amoureux du style qui ne connaissent pas encore.


Encore une réussite et pari réussis ! Le Nordik Impakt reste LE rendez-vous des amateurs de musiques électroniques au niveau du Nord de la France. De superbes visuels (mention « félicitations » à Antivj), des espaces pour se poser un peu partout et comme d’habitude, une programmation plus que pertinente au vu de ce qui peut tourner dans ce milieu en bon comme en beaucoup moins bon.
Deux derniers mots avant le top/flop (habituel) du festival : Bravo et Merci !


Top
1. Len Faki
2. Adam Beyer
3. Aphex Twin / Benga


Flop
1. La programmation d’Aphex Twin (beaucoup trop tôt)
2. L’attente pour récupérer son billet au stand Invitation
3. La scène Ed Banger monopolisant la Last Floor de 23h30 à 4h00 (mais me direz- vous : « il en faut pour tous les goûts », ce à quoi je répondrais : j’ai besoin d’un troisième flop)


Par Mr Tintin. Images du web.

Aucun commentaire: