Critique d'album : Surfer Blood - Astrocoast

Surfer Blood - Astrocoast
(Sortie US : Janvier 2010)

   Ce n'est pas parce que Surfer Blood est en tournée avec les hypers branchés (sic) The Drums que nous vous parlons de leur album (tardivement, certes). Et non.
Plutôt parce que j'ai été attirée par leur video "Swim", curieusement déjantée (deuxième extrait de l'album, encore relativement inconnu en France) et qu'en y creusant un peu plus il a été impossible de s'en défaire.
Je ne crois pas que l'on soit supposé mettre des mots sur cet ovni, ni prétendre le qualifier de quoi que soit mais c'est pour sûr un album haut en couleur, qui brasse de très multiples et variés styles et influences (et j'insiste sur le très).

 En écrivant cette critique, tous les mots que je pourrais employer vous feraient penser que c'est de la pop, mais à l'écoute rien n'est aussi facile.
Un son qui penche donc du côté pop avec certaines guitares, mais avec un rendu que l'on qualifiera plutôt de post rock. Les voix sont légèrement grésillées ou avec effet pédale (résonance), ce qui donne un côté vieux jeu/fleur bleue, sans être ringard. On retrouve également des violons (Floating Vibes) et des xylophones (Fast Jabroni) pour plus de complexité. La basse ressort également plutôt bien, ainsi que quelques tambours (Harmonix) et voix d'enfants (Twin Peaks, voir miaulement de chat?).
 L'album sonne définitivement indé sur les deux premières chansons, tandis que le reste de l'album s'écoule avec perplexité pour nos oreilles et ainsi, on se retrouve avec les deux dernières chansons résolument non-indés (pas d'autre qualificatif trouvé pour le moment). C'est à l'intérieur des chansons mêmes que l'on retrouve ce mélange d'influences, et à chaque accord il faut s'attendre à un tournant inattendu; les ponts et intermèdes étant globalement très différents du reste des chansons. C'est du côté des textes que l'on peut se tourner pour plus de "cohérence", les titres des chansons illustrant généralement bien les thèmes abordés.
Quoiqu'il en soit cet album est rudement indé (rock) et excessivement prometteur.

Pour vous donner un peu plus envie, ou un aperçu plus précis voici la liste (non-exhaustive) des groupes auxquels les sons de cet album m'ont fait penser : Sonic Youth, Islands, Foals, The Penelope(s) & Morpheus, We Are Scientists, Annuals, The Big Pink, Dinosaur Jr. (une de leur influence revendiquée), Fanfarlo, Pavement, Best Coast, A Place To Bury Strangers, ...
Je pense aussi que (dans un monde hypothétique) si The Horrors étaient nés en Floride, étaient bronzés et n'avaient pas décidé de s'habiller en noir, leur deuxième album aurait peut-être pu ressembler à ça.